CHRONIQUES MAREENNES
Les textes de cette rubrique sont placés dans l'ordre chronologique, en commençant par le plus récent. Les premiers textes sont en bas de page.
Les mots soulignés permettent d'accéder à des informations complémentaires.
Jeudi 2 décembre 2004, Tadine
UN VRAI BONHEUR

Ce jeudi soir, dans la cour du collège de Tadine, en présence des élèves et pour leur dernière soirée à l'internat, la troupe des B.A.R.J.O. donnait la première de sa pièce "un vrai bonheur" de Didier Caron. Les acteurs avaient été recrutés parmi les professeurs des collèges de Tadine et de La Roche, ainsi que parmi les membres du dispensaire. Après 6 mois de répétition, la Bande des Acteurs Ratés Joyeusement Oisifs se produisait en public.

La pièce se passe pendant un banquet de noce, dans les jardins de l'auberge. Sur la terrasse, les invités se succèdent. D'intrigues amoureuses en scènes de ménage, la soirée s'avance jusqu'à la conclusion de la pièce : la mariée, va-t-elle rester avec son mari ou partir avec un ancien amoureux essayant de la reprendre ?
Marine tenait le rôle d'une amie de la mariée, assez déprimée par la mort de son chien...il y a 4 mois. Voulant rentrer tôt, elle sera à la recherche de son mari, tout au long de la pièce. Inévitablement on fut amené à parler de la mort de Caramel, le chien tant aimé, ce qui conduisit Marine à une grande scène de sanglots...au grand amusement de l'assistance.
Jeudi 2 décembre 2004, Tadine
METHODE DE FABRICATION D'UNE BALLE DE CRICKET
Dans le cadre de la préparation d'un voyage scolaire en Nouvelle Zélande, Guy a entrepris un travail sur le cricket. Ce sport populaire à Maré est pratiqué en Nouvelle Zélande avec des règles un peu différentes. Avec le diacre Thierry Yéiwéné, ils ont fabriqué de A à Z la balle qu'ils ont offert à l'établissement scolaire qui les recevait.
Compte-rendu réalisé par les élèves de 4èmeP :
Nous allons dans la forêt pour trouver la bonne variété de banian.
Quand nous l'avons trouvée, on doit taillader le tronc avec le sabre d'abattis. A partir des blessures qu'on a faites, une sève blanche coule.
On la récupère, soit dans un récipient, soit directement sur une planche recouverte d'une couche de plastique.
On étale la sève sur toute la surface de cette planche.
Il faut laisser sécher pendant une journée, en évitant qu'elle se salisse.
Avec un cutter, on découpe des bandelettes d'environ 3cm de large.
On démarre en fabriquant une petite boule de sève et ensuite il faut enrouler toutes les bandelettes.
Il ne faut pas les rouler toutes dans le même sens.
Car le plus difficile est d'obtenir une balle bien sphèrique.
De temps en temps, on contrôle qu'elle est bien ronde, en la regardant et en la faisant rebondir.
La balle continue à grossir jusqu'à ce qu'elle atteigne un diamètre de 7cm. La balle est alors, encore blanche.
Quand vous l'aurez terminée, vous pourrez vous faire plaisir en jouant au cricket, comme à Maré.
Lundi 29 novembre 2004, Tadine
UNE PAGE SE TOURNE
Nous l'avons appris vendredi en fin de journée...Guy a obtenu une mutation pour Poindimié, sur la Grande Terre.
Cela veut dire que nous quittons Maré et son quotidien calme et uniforme, les eaux rassurantes, chaudes et poissonneuses de ses petits lagons, les routes tranquilles que nous avons parcourues à deux, à bicyclette. (A ce jour, 1900 km au compteur en 7 mois).
Nous ne savons pas trop ce que nous allons trouver là-bas.
Il doit bien y avoir des poissons, puisqu'il existe un club de plongée réputé.
Pour la bicyclette, cela semble plus difficile. Tout d'abord, nous allons acquérir une voiture. Et ensuite le village est coincé sur une étroite bande de terrain entre la montagne et la mer. Enfin, il n'y a qu'une seule route, très passagère...
Nous aurons des activités nouvelles :
Il existe un club de Va'a et ce sport (la pirogue polynésienne) est enseigné au collège.
Le VTT ne nous tente pas, mais nous pourrons pratiquer la marche à pied. La Grande Terre fait 500 km de long, et les perspectives de randonnées sont plus vastes qu'à Maré.
Fini la vie de pionier, il y a de nombreux commerces, un centre hospitalier et...2 coiffeurs.
Mardi 19 octobre 2004, Tadine
UNE LONGUE HISTOIRE D’EAU
Dans les pays tropicaux, comme la NC, il fait chaud et boire souvent (de l’eau) pour ne pas se déshydrater est un conseil à bien suivre. Dans la salle des profs, aux récréations, j’ai changé mes habitudes, abandonnant la tasse de café que j’aimais bien, pour de l’eau.
Au tout début, nous avons bu l’eau du robinet comme nous le faisions à Montperreux. Mais j’ai eu des douleurs intestinales et le docteur a pensé que cela pouvait provenir de l’eau. L’eau au robinet vient d'une lentille d’eau souterraine, Maré n'ayant pas de rivière. Cette eau est traitée mais … soit on s’y habitue tout de suite soit on achète de l’eau en bouteille. Nous faisons mixte en buvant aussi de l’eau du robinet bouillie et refroidie dans le réfrigérateur.
Pour simplifier la corvée de remonter les bouteilles, depuis l'épicerie avec nos vélos nous avons opté, pour l'achat de bonbonnes d’eau du Mont Dore. Le Mont Dore, est une grosse colline près de Nouméa. Plusieurs modèles de fontaines sont proposés par le fournisseur, mais nous avons préféré le système le plus simple : les bouteilles de 18,9 litres (=5 galons) munies d’un robinet sont tenues renversées sur un support métallique.
Mais ces bonbonnes, il faut les faire venir de la Grande Terre. Et quand elles sont vides, il faut les renvoyer. Facile : le Havannah passe tous les mardis matins déversant sur les quais de Tadine toutes les marchandises de Nouméa. Puis en fin de matinée, il continue vers Lifou. Il en revient le soir pour recharger les marchandises qui vont à Nouméa.
Reste le problème du transport entre la maison et le quai de Tadine, avec nos vélos. Pour les bouteilles vides notre porte-bagages convient très bien. Ce mardi matin 12 octobre, nous y allons. 2 bonbonnes chacun et ça descend tout du long : jusque là c'est facile, même si nous ne passons pas inaperçus.
Quand je me suis adressé au responsable du chargement pour Nouméa, bien occupé, il m'a demandé de repasser à 13h30 à son bureau pour l’enregistrement de nos 4 bonbonnes.
En attendant nous laissons nos bonbonnes chez un collègue qui habite près du port, et à 13h30, nous descendons, à bicyclette, récupérer nos 2 bonbonnes chacun. Au bureau, personne. Sur le quai des personnes nous conseillent de revenir vers 18h. En général, c'est l'heure où il s’occupe de mettre les marchandises dans les containers.
A 18h, j'y retourne seul : personne. Des gens que je connais déposent du matériel, directement dans les containers. « Il faut faire comme ça !». Je pose mes 2 bonbonnes et retourne chez Claude rechercher les 2 dernières. A mon retour, je ne vois pas mes bouteilles. « Le responsable est-il là ? - non mais vos bouteilles ont sans doute été chargées par quelqu'un». Le maréen qui vient de me répondre joignant le geste à la parole, ouvre un container et regarde : rien! Il regarde dans l’autre : derrière un petit amoncellement d’objets hétéroclites, il en aperçoit une. L’autre est à côté. OK. En grimpant un peu, je dépose les 2 autres. Au moins, elles seront ensemble.
A 21h, je redescends au quai. Changement d’ambiance. Il fait une nuit bien noire, sans lune. Heureusement le quai est éclairé. Plusieurs personnes sont là à attendre. Quelques unes s’activent encore à charger des marchandises dans les containers. J’en reconnais une. « Non, nous n’avons pas vu le responsable du chargement – mais vous chargez quand même ? – Oui, y’a pas de souci à se faire, à Nouméa, ils vont bien faire payer la personne qui vient récupérer notre marchandise. le bateau va peut-être passer vers 22h – Ah bon ! on m’avait dit qu’il passerait à 21h – C’est variable !». Bon, si ça se passe toujours comme ça !! C’est bon, je rentre.
« Bonsoir Monsieur Biasse ». Je me retourne. C’est un élève. « Bonsoir Kendji – à demain Monsieur – à demain».
Le lendemain, au Collège : « Monsieur, moi je t’ai vu hier sur le quai – C’est vrai Kendji. Alors, il est passé à quelle heure le bateau ? – à 1h du matin, j'accompagnais mon frère qui partait à Nouméa ». Heureusement que je ne l’ai pas attendu !
Vendredi 15, nous sommes à Nouméa, et en profitons pour passer chez l’entreprise qui commercialise l’eau du Mont Dore. « Non, nous n’avons pas récupéré vos bonbonnes, le mercredi matin, au Havannah. Mais ne vous inquiétez pas, on finit toujours par les retrouver, même 2 mois après !». Il nous recommande d'essayer à tout prix d'obtenir un bon de prise en charge, du Havannah, ce qui facilite les recherches, ensuite.
Lundi 18, Marine téléphone. « Oui, on a retrouvé vos bonbonnes. Les 4 pleines seront à Tadine mardi matin ».
Il faudra aller les récupérer et les remonter chez nous. Et c'est là, que l'opération devient difficile avec un vélo. Mais à chaque jour ses soucis, on verra bien, demain.
Epilogue : Les 4 bonbonnes pleines étaient bien dans le container, lors du déchargement du Havannah, ce mardi 19. Ni sur le quai, ni sur le marché, nous n'avons eu la chance de croiser quelqu'un de notre connaisance, ayant une voiture. Je commence à faire des voyages entre le quai et chez Claude (un des rares profs à n'avoir pas de voiture, comme nous), projetant de chercher de l'aide en salle des profs, après les cours. Marine termine son marché et remonte, seule, la moitié des provisons dans ses sacoches de vélo. J'en suis à ma troisième bonbonne lorsque Patrick arrive. "Marine m'a dit que tu baladais tes bonbonnes sur ton vélo. Tu ne pouvais pas me demander ?!" C'est ainsi qu'elles sont remontées, toutes les 4 dans la voiture de Patrick...Ouf ! Nous voilà tranquilles pour 2 mois.
Mardi 12 Octobre 2004, Tadine.
ELLES SONT REVENUES.
L'année dernière, les hirondelles busières accompagnaient nos voyages à bicyclette. Souvent perchées deux par deux sur les fils électriques, elles paraîssaient bien petites dans le grand ciel bleu. Elles nous renvoyaient à notre propre situation : accrochés l'un à l'autre au milieu de l'immense Océan Pacifique.
C'est pour cette raison que Guy les avait choisies pour transmettre nos voeux de nouvelle année à certains d'entre vous. En plus d'avoir un bon coup de crayon, Guy est un grand romantique !
Mais il est tombé de son "nuage" quand Patrick, prof nouvel arrivant de cette année, l'a ramené à la réalité :
"1 - Sur ton dessin, elles ont une queue de pigeon et le bec est trop court !
2 - Et puis ce ne sont pas des hirondelles mais des artamidés !!"
"Ah bon !?"
Patrick ne prend pas de gants, mais il est très calé en ornithologie. En comparant notre dessin et cette photo, on voit bien qu'il a raison.
Voici ce que nous avons relevé sur le livre qu'il nous a prété :
Langrayen à ventre blanc ou hirondelle Busière ; famille des Artamidés. (alors que les vraies hirondelles sont de la famille des hirundinidés, comme chacun sait.)
Peut être observé en couple ou petit groupe, sur les arbres morts, les fils électriques... Insectivore, de 14 à 15 cm, on ne voit pas de différence entre les sexes. Niche de novembre à janvier. Pond 2 à 3 oeufs. l'incubation des oeufs et le nourrissage des petits se fait par le mâle et la femelle à tour de rôle. Ces oiseaux sont très agressifs en période de nidification et n'hésitent pas à attaquer tout intrus, même l'homme , qui s'approche trop du nid.
Et puis, dimanche soir, en classant les photos de la journée, je découvre que Guy s'est de nouveau laissé séduire. Qu'étaient-elles devenues pendant tout ce temps? Elles étaient sûrement là, ne migrant pas pendant la courte période de fraîcheur de Juillet et Août qui correspond à notre hiver. Mais captivés, comme nous l'étions, par nos baleines et nos petits poissons, nous avions oublié de lever les yeux.
Ce ne sont peut-être pas de véritables hirondelles, mais nous les aimons quand même.
...Et ces Artamidés valaient bien une "chronique".
Jeudi 23 septembre 2004, Tadine.
OPERATION CETACES AU COLLEGE.
Claire Garrigue, biologiste marin et présidente de l’association Opération Cétacés est venue à Maré pour une série de conférences sur les baleines à bosses de Nouvelle Calédonie.
Devant 4 classes de collégiens, à l’aide de diapositives, elle a expliqué en détail, tout ce que la science en connaît. Elle a aussi décrit ses méthodes d’observation.
Après nos observations du 27 août, Patrick avait contacté l’association pour avoir son avis sur le comportement de notre baleine. Ce n’est qu’après son retour de vacances, qu’il a pris connaissance de la réponse de Claire Garrigue :
Cette baleine avait été observée en 2001 et baptisée «Volute» sous le numéro HNC237.
Elle a été vue Baie de Prony (au sud de la Grande Terre) le 9 septembre 04. Le lendemain, au même endroit, d’autres personnes l’ont signalée, en position «tête en bas». Ce comportement n’avait été observé qu’une fois en Nouvelle Calédonie, en 2001 et était le fait de Volute. Par contre, dans d’autres régions, notamment au Brésil, il est régulièrement observé.
Claire Garrigue s’est montrée gourmande des détails relevés lors des différentes observations de chacun, à Maré. La mise en évidence du parcours de Volute entre Maré et la Grande Terre permet de mieux connaître leur déplacement avec un baleineau (vitesse, distance). Volute et son petit auraient mis 4 jours pour parcourir environ 150 kilomètres.
Notre supposition d’un allaitement pendant cette position, lui paraît tout à fait possible, mais pour l’instant, on ne peut rien affirmer. Par contre, le dessin est faux, car les petits de mammifères marins ne tètent pas, ils reçoivent le jet de lait dans la bouche, après stimulation. (en donnant des coups de museau, comme un veau ?).
Rendez-vous a été pris, pour un échange d’informations, à la prochaine saison des baleines : de juillet à septembre 2005… Ce sera long !.
En attendant, nous avons un mois pour nous rendre au Centre Culturel Yéwéné-Yéwéné et en apprendre plus grâce à l’exposition « A la rencontre des Léviathans »que l’association Opération Cétacés vient de mettre en place à La Roche.
PS : nous préparons un dossier sur les baleines à bosses.
Vendredi 17 septembre 04, Pédé
et dimanche 19 sept.-04
RENCONTRES PEU RASSURANTES.
C’était la fin d’une baignade, avec Aude et Stéphane. Nous avions observé divers poissons lorsque je vois, au fond, à environ 4 m de profondeur, un long poisson qui ondule comme à un serpent. Je sais que ça existe pour en avoir vu dans notre guide des poissons*. Bien sûr, ça peut aussi être un tricot rayé, un vrai serpent. Je rejoins Stéphane : « Prête-moi l’appareil photo, j’ai vu un drôle de poisson. Regarde, là ! – Oui, Je viens de le photographier»
Je plonge. Je le cadre et réalise 2 prises. Je le suis alors qu’il remonte et je réapparais à la surface à moins de 1 m de lui. Il nage en sortant la tête : plus de doute, c’est un serpent car il a besoin de venir respirer. Je le photographie plusieurs fois. Tout à coup, il se dirige vers moi, comme s’il était curieux. Je commence à avoir peur. Je frappe l’eau avec ma main gauche. Il change de direction, à mon grand soulagement. Je peux continuer à le mitrailler.
Il regagne le fond, le corps tendu comme une flèche, seule la queue ondule. Il nage en se tortillant, à quelques centimètres au-dessus du sable. Il rejoint des coraux morts. Je suis tout près de lui, accroché à une aspérité pour rester au fond.. Il ne se soucie guère de moi. Il glisse sa tête dans les nombreux trous Je m’éclipse un moment pour chercher ma provision d’air frais. Quand je redescends, je ne peux plus le photographier en entier : soit sa tête est disparue dans un trou, soit il se déplace très vite. J’abandonne.
Le soir, par acquis de conscience, je recherche de la documentation sur le tricot rayé. Certains guides de Nouvelle-Calédonie ne le mentionnent pas dans le chapitre « dangers ». Par contre, dans d’autres, c’est un animal réellement dangereux : « son venin est de 2 à 10 fois plus puissant que celui du cobra. Mais leurs glandes n’en contiennent qu’une faible quantité » ; « son venin est mortel et il n’existe pas d’antidote. Heureusement, il attaque rarement ». Je parlerai de cette information à Aude et Stéphane demain matin seulement : Ça leur évitera des cauchemars, cette nuit.
Dimanche, Gadre nous emmène, en zodiac, plonger sur de belles « patates ». Depuis le bateau, nous revoyons un tricot rayé à la surface de l’eau. Pas de panique cette fois, mais Gadre nous confirme qu’il est très dangereux et que sa morsure est mortelle dans la minute.
Par contre, quand nous plongeons : « Stéphane, vient voir le requin ! ». En effet, nous avons tous pu observer ce requin qui est resté à nager tranquillement à 10 bons mètres de profondeur, sous nos pieds. Je fais une photo mais on ne verra qu’une silhouette. « c’est un pointes blanches ». Rassurés par la présence de Gadre, nous n’avons pas trop peur. La veille, il nous avait bien coachés : « les requins sont chez eux, ils font leurs affaires, et nous, les nôtres.»
Nous nageons dès que nous en avons la possibilité, surtout le week-end et quand nous sommes en vacances. Nous avons pu faire partager notre passion pour les petits poissons, avec Claire et Jean-Paul en août, et Aude et Stéphane maintenant. Nous nous sommes bien habitués à cet environnement et nous pensions qu’il ne recelait guère de dangers. Claire a vu un requin à Pédé et en gardera un souvenir impérissable, car elle n’avait pas été informée, comme nous.. Les requins d’ici n’attaquent pas l’homme, ils sont parfois intéressés par les poissons pêchés. Il suffit, comme pour un chien, de ne pas montrer sa peur et de s’imposer. Personne ne songe à les supprimer.
* Murène à tête jaune, murène tigre, anguille-serpent à bandes, anguille-serpent à selles.
Mercredi 1er septembre 04, Tadine.
A CACHE-CACHE AVEC LA BALEINE
Depuis vendredi, nous cherchons la mystérieuse visiteuse.
Samedi: 8h, Nous sillonnons la côte jusqu'à la baie de Eni , en voiture, avec Patrick. Nous ne distinguons que 2 baleines, de loin, plongeant et ne ressortant que toutes les 10 minutes, pour souffler et replonger. Au bout d'une heure, nous abandonnons.
Dimanche: 14h, Nous avons peu de temps, et nous n'irons que jusqu'à l’aquarium. Rien.
Lundi: 10h, Roger passe nous rapporter des CD. Il a l'intention de longer la côte en voiture pour essayer de la trouver. Marine lui prête les jumelles : « si tu la trouves, viens me chercher. – Promis ! » Il repasse vers midi : « je ne l’ai pas trouvée, mais les gens de Wabao et ceux de
Cengéité l’ont vue hier matin.
Elle nourrissait son petit.» Déception !.
Mardi: 10h, Roger est venu nous chercher : «la baleine est à Pédé, tout près du bord. Je viens de passer 45 minutes avec elle et son petit.» Ils sont bien là, mais assez loin de la côte. Nous prenons le risque d’aller à pied jusqu’à la plage
de Nalé .
Nous débouchons de la forêt pour la voir à 100m de nous, la queue en l’air.
Doucement, la queue bascule et subitement, la baleine sort verticalement de l’eau. Elle retombe dans un grand bruit, et produisant deux grandes gerbes d’eau. Le petit l’imite immédiatement. Puis la mère recommence, ainsi que le baleineau. Quel spectacle ! Les batteries des 2 appareils photo sont à plat, mais il nous reste nos yeux. La mère fera en tout 3 sauts, ne laissant dans l’eau que sa nageoire de queue. Le petit en fera joyeusement plus d’une dizaine, sortant entièrement de l’eau, faisant quelques vrilles.En quelques bonds ils auront rejoint la côte, à l’endroit même où nous avions laissé la voiture. Quand nous les laissons ils semblent se reposer paisiblement.
Mercredi: Marine descend à 8h40, souhaitant faire une recherche jusqu’à Pédé, en commençant par le port. Pas besoin de chercher plus, les baleines sont devant le monument aux morts. Il y a pas mal de curieux, de tous âges. Elles sont à 150m du bord. La mère se met la queue en l’air pendant 10 minutes, puis elle bascule doucement.
Subitement, elle sort verticalement de l’eau, montrant son ventre blanc, strié de lignes bleues, dans l’éclat du soleil. Bien sûr le petit en fait autant. Comme hier, la mère fera trois sauts et le petit, plus d’une dizaine. Les gens se rapprochent, s’interpellent, poussent des cris d’admiration : quel spectacle !
Le plus impressionnant, ce sont les immenses cris d’encouragement que poussent les enfants de l’école primaire. Depuis la cour où ils étaient en récréation, ils crient, hurlent, applaudissent et scandent « la baleine, la baleine ». Dans son élan, le baleineau se dirige (toujours avec sa mère à ses trousses) vers le port qu’il contourne et entre dans la zone située juste en face de l’école.
Et là, rien que pour les enfants, il fera 3 sauts. Il sortira sa tête plusieurs fois, pour écouter les ovations de son jeune public. Elles reprendront la direction du large, contourneront la pointe et iront se reposer dans les eaux
de Mébuet. Un coup de sifflet retentira, signalant aux enfants que c’est l’heure de reprendre la classe.
Les observations suivantes de fin de matinée vers Mébuet et de l’après-midi vers l’aquarium, ne montreront que des animaux au repos. La mère est bien allongée et le petit lui tourne autour.
Jeudi: 8h30, Marine reprend son vélo pour une prospection sérieuse de Tadine jusqu’à Pédé, sans succès. Les baleines sont peut-être à Wabao, mais c’est trop loin pour ce matin.
Sont-elles parties, maintenant que le petit est fort et semble téter moins souvent ?
Vendredi 27 août 04. Tadine.
ETRANGE COMPORTEMENT!
Depuis début juillet, les Nouvelles Calédoniennes signalent le retour des baleines en Nouvelle Calédonie. Effectivement, à la même époque, on nous avait rapporté qu’un pêcheur de Maré avait aperçu une baleine de l’autre côté de la pointe de Eni. Mais depuis, rien n’avait été signalé sur notre île. Pourtant, elles étaient nombreuses vers Nouméa, dans la baie de Prony (voir notre chronique du 22 juillet) et le journal du 24 août nous informait que «A Lifou, les baleines viennent à la rencontre des plongeurs ». Mais à Maré nous perdions espoir, bien que Marine, Claire et J Paul en aient observées 2, devant l’hôtel Nengoné le 4 août.
Or ce vendredi, vers 11h 45, en rentrant d’une réunion au collège, Marine me raconte :
« Vers 8h 30, j’étais avec Evelyne au marché, quand on nous a dit qu’une baleine était devant
le port. Je suis allée sur la jetée. C’était bizarre, on voyait la queue qui sortait de l’eau et ça restait comme ça immobile pendant plusieurs minutes. Elle s’est quand même déplacée, je l’ai observée devant la gendarmerie puis 2 kilomètres plus loin. Là, j’ai vu qu’il y avait un baleineau avec elle.
- Bon ! qu’est-ce qu’on fait ? dis-je à Marine. On va la voir tout de suite. On s’emmène un casse-croûte ?
- 0K ».
Tout en pédalant sur cette route qui longe le bord de mer, nous essayons d’apercevoir les 2 baleines, à travers les cocoteraies. Un kilomètre après le dernier endroit d’où Marine et Evelyne les ont observées, nous les repérons. Il est 12h10.
Une bonne partie de la queue émerge. Elle reste ainsi. Incroyable !
Après plusieurs minutes, un petit dos noir apparaît. Un jet d’eau est propulsé vers le ciel. Le dos s’arrondit et le baleineau qui vient de respirer, repart sous l’eau. Patrick, un collègue, est arrivé avec sa longue-vue. Il est, comme, nous émerveillé par cet intriguant spectacle.
Après 10 à 15 minutes dans cette position, la queue s’enfonce et nous revoyons l’aileron dorsal et le dos de la maman. Un jet d’eau s’élève. Elle avance. A nouveau, un jet d’eau, suivi d’un autre moins haut. C’est le petit qui vient de se porter à la hauteur de sa mère.
Les 2 dos s’arrondissent et disparaissent. Nous attendons quelques minutes. Elles ressortent et soufflent un peu plus loin mais toujours en restant près de la côte.
Nous nous déplaçons à notre tour d’environ 1 km. Nous avons dépassé
l’Aquarium naturel. A nouveau, la queue est pointée vers le ciel. Rien ne bouge, mais progressivement, cette queue va tourner sur elle-même pour nous montrer sa face dorsale toute noire.
Nous allons encore faire 2 autres haltes le long de la route et arriver ainsi, tout près de la plage de
Pédé.
Un maréen qui a garé sa voiture pour admirer ce spectacle, nous dit : « elle va continuer vers Eni ». Il est 14h 20 et il nous faut, malheureusement, abandonner si nous voulons être à 15h à la mairie pour le mariage d’Ingrid et de Michel.
Mais le long du chemin, la même question revient sans cesse : qu’est-ce qui se passe sous l’eau ? Que fait-elle dans cette position ? Comme c’est une maman qui vient sans doute de donner naissance à son petit, nous nous sommes plus à imaginer cette réponse : elle allaite son bébé. Voir le dessin de Guy.
Jeudi 19 Août 2004, 12h 30. Tadine.
LES RIGUEURS DE L'HIVER SEVISSENT ENCORE
Sur cette photo, prise ce midi dans notre jardin, on peut aisément constater que nous sommes en hiver : Marine porte un gilet et Guy n'a pas de casquette. (En été, nous nous serions abrités des rayons ardents du soleil).
Il fait très froid, à l'ombre sur la terrasse. Imaginez : 20° seulement ! Alors sitôt le déjeuner avalé, nous allons chercher un peu de chaleur au soleil, pour prendre le café. En effet, comment profiter de ce moment de détente avant les cours de l'après midi, en claquant des dents ?
Ce matin, notre thermomètre nous a annoncé 14°. C’est la température la plus basse que nous ayons relevée cette année. Mais nous avons toujours un problème à résoudre : nous sommes en désaccord avec la météo qui, elle, a relevé (à La Roche) ce jour-là 6° au petit matin et 22° durant la journée. Pour trancher cette question, il faudra qu’un jour j’aille vraiment comparer les performances de nos 3 thermomètres avec ceux du prof de physique.
Il y a bien d’autres signes qui nous montrent que nous sommes en hiver : nous prenons toujours nos repas sur la terrasse mais nous sommes bien habillés le matin et le soir (pantalons + pull) et nous ne nous attardons pas après pour débarrasser la table. La nuit, nous fermons la fenêtre de notre chambre (celle de la cuisine reste, cependant, ouverte). Nous dormons avec 2 couvertures. Quand je vais en cours, je remets un short mais par dessus mon tee-shirt, je porte une veste de survêtement. Rappelons que dans notre maison, il n’y a, bien sûr, pas de chauffage. Actuellement, nous allons nous baigner pour regarder les petits poissons du lagon. Eh bien ! nous n’oublions pas notre combinaison de plongée.
Ici, nous sommes fin août. Ceci correspond à fin février en Métropole. Les jours rallongent et nous sentons que le soleil devient plus chaud. Le printemps n’est pas loin ! *
* le jour de l’équinoxe sera le 22 septembre.
Samedi 31 juillet, Koumac.
WEED-END SUR LA GRANDE TERRE :
3 MEDAILLES POUR LES ELEVES DE TADINE - L’ARRIVEE DE CLAIRE ET JEAN-PAUL.
19 élèves de Maré avaient été sélectionnés pour disputer la Finale Territoriale de cross à Koumac : 15 élèves du Collège de La Roche (dont 2 équipes) et 4 individuels du Collège de Tadine. 2 profs les accompagnaient : André et moi-même.
Déplacer des élèves, c’est toujours une expédition. En prenant l’avion, le vendredi matin, 1 élève est arrivé en retard. Il sera obligé de prendre l’avion de l’après-midi, à condition qu’il trouve de la place.
A Nouméa, il a fallu faire patienter les élèves toute la matinée, pour prendre le bus qui ne passera pas à midi mais à 13h. Nous avons roulé 5h dans ce bus avant d’arriver à Koumac. Pour la nuit, nous n’avions ni draps ni couvertures parce qu’on avait oublié de nous en informer. Heureusement, tout s’est bien arrangé quand le responsable nous a dit qu’il était originaire de Maré. Bien sûr le soir, dans le dortoir, les élèves ne voulaient pas dormir. Ils se sont quand même calmés assez tôt, mais le matin, ils étaient réveillés aux aurores.
Ce bref séjour à Koumac, aura été, pour moi, l’occasion de discuter un peu avec nos amis Jean-Pierre et Geneviève.
Les courses se déroulaient durant midi. Les 4 élèves de Tadine ont bien couru. Willy et Jeanne ont obtenus une médaille de bronze et Louis la médaille d’argent.
A 19h30, le bus arrivait à Nouméa. Nous avons été obligé d’attendre certains correspondants, sous la pluie.
Depuis 2 ou 3 jours, on entendait parler de grèves. Les dernières nouvelles n’étaient guère optimistes. Les grèves devaient se durcir et se généraliser Lundi.
Dimanche à 13h, nous retrouvions les élèves à l’aéroport de Magenta. 1h avant le décollage, alors que l’avion de Lifou venait de s’envoler, on nous annonce que notre avion ne partira pas pour cause de grève à l’aérodrome de Maré. Les vols pour Lifou et l’Île des Pins seront maintenus. Il nous faut gérer nos élèves qui vont devoir retourner chez leurs correspondants. Pour l’heure, nous devons en re-attendre certains, et nous, les 2 profs, nous devons retrouver un hôtel.
Je téléphone à Marine. Elle ne pourra pas partir demain matin, mais comme je suis coincé sur place, c’est moi qui irait accueillir Claire et Jean-Paul à Tontouta. Nous avons une autre angoisse car nous savons que les vols depuis la Nouvelle-Zélande sont suspendus : les vols pour l’Australie sont-ils maintenus ? Claire et Jean-Paul ne vont-ils pas être bloqués à Sydney ?
Il est déjà 15h30. Vite, j’en profite pour aller visiter l’Esmeralda, un 4 mâts chilien qui a accosté à Nouméa. Ce soir, j’irai voir un film (la passion du Christ).
Nous avons de la chance, l'avion de Sydney n'est que retardé de 2h. Lundi matin, je loue une voiture et vais à l'hôtel récupérer nos arrivants. Il est 10h et ils sont un peu fatigués. Nous passons à l'aérodrome de Magenta, prendre des nouvelles : dois-je prévoir 1 semaine à Nouméa ? Un avion est parti à 10h, le prochain sera maintenu à 15h30. Nous avons le temps de prendre un repas au port la Moselle et ensuite de récupérer mes affaires à l'hôtel. La réceptionniste m'apprend que Marine essaie de me joindre depuis 10h ce matin : elle a entendu l'avion de 10h. Elle s'inquiète. Je l'appelle depuis l'aérodrome, pour la rassurer "Claire et Jean Paul vont partir sur leurs places réservées, moi, je suis sur une liste d'attente. - Mais non, prend ma place, sur ce vol". C'est ce que j'ai pu faire.
Je suis rentré, mais certains élèves ont dû attendre les vols du lendemain pour embarquer.
Jeudi 22 juillet 04, Prony.
ELLES SONT VENUES NOUS VOIR !
C'est à 8h, ce matin là que nous avons embarqué sur la goélette Gween Erminik. Bruno et Armelle nous proposaient de les accompagner dans leur quète : l'observation des baleines à bosses.
Pendant l'hiver austral, ces imposants mammifères viennent dans les eaux chaudes de Nouvelle Calédonie soit pour s'accoupler, soit pour mettre bas. L'observation peut ainsi s'étaler sur plusieurs mois : juillet, août et septembre.
Mais cela, c'est la théorie, car ce sont des animaux sauvages, donc ne suivant que leur instinct. Cette année, par exemple, les premières observations datent du 9 juillet. En 2003, les premières baleines étaient arrivées en juin, alors qu'elles ne venaient que fin juillet ces dernières années.
Les marins, amoureux des baleines, se sont regroupés en association. Conseillés par une scientifique, Claire Garrigue, biologiste marin, ils effectuent un comptage et une identification des cétacés. Ils estiment entre 300 et 600 le nombre de visiteuses. Grâce à la forme et au dessin de leur nageoire caudale, 284 d'entre elles ont été identifiées. Ils étudient aussi leur comportement.
Pour notre plus grand bonheur, à chaque sortie, ils prennent quelques passagers. Nous serons donc 4 ce jeudi matin, à embarquer Baie de la Somme, à Prony, et par chance nous aurons très beau temps et mer calme.
Le bateau mu silencieusement par ses seules voiles, avançait doucement, et à partir de 10h, nous avons eu droit à du grand spectacle. Pendant plus de 2 heures, nous sommes restés avec 2 baleines en parade d'accouplement. Elles apparaissaient à la surface, effectuaient quelques sauts, nageaient un peu, soufflaient et plongeaient en s'enroulant, la queue se relevant légèrement au dessus de l'eau, comme pour un au revoir. Par deux fois, elles sont réapparues tout près du bateau.
Nous les entendions souffler, grogner. Nous les avons vues faire des roulades sur le côté, se retourner en l'air et retomber dans de grandes éclaboussures, sortir seulement la tête (pour nous regarder ?) ou monter toute droites comme des chandelles. Elles avaient l'air de danser, ce que faisait l'une, l'autre le faisait juste après. A un moment, elles ont sauté, exactement en même temps, et cela 2 fois de suite.
Et puis, elles ont gagné le large où nous ne les avons pas poursuivies. Les membres de l'association "Opération Cétacés" respectent un code de bonne conduite envers les visiteuses, afin de ne pas les effrayer, perturber leurs ébats et les faire fuir. Ils ne veulent pas jouer les paparazzis.
Ils attendaient la création d'un sanctuaire dans tout le Pacifique par la Commission Baleinière Internationale, mais Radio France, samedi 24 juillet, annonçait l'échec des 4èmes négociations. Les pays qui chassent encore les baleines ont gagné. Heureusement, la Nouvelle Calédonie, comme la Polynésie, l'Australie et la Nouvelle Zélande entre autre, mettent en place des réglementations d'interdiction de chasse dans leurs eaux.
Il semble aisé de massacrer ces magnifiques animaux pacifiques, qui se laissent tellement facilement approcher.
Samedi 3 et dimanche 4 juillet 04,
LA TRANSCAL 13ème EDITION : L'EQUIPE DU COLLEGE BIEN CLASSEE
La valeureuse équipe MARE SANTE, représentant le collège de Tadine s'est brillamment comportée lors de la Transcal 2004. Christian, Babette et Guy ont parcouru 60 kilomètres et 2800 m de dénivelé en 14 heures et se sont classés 61ème sur 144 équipes au départ. L'épreuve est tellement éprouvante qu'après les deux jours de course, seulement 103 équipes ont franchi, complètes, la ligne d'arrivée.
La TRANSCALEDONIENNE est la course la plus populaire de Nouvelle Calédonie. C'est un raid de 2 jours, qui traverse la chaîne de la Grande Terre en largeur, reliant la côte Est à la côte Ouest. En général, elle permet de traverser des paysages splendides et de passer sur les territoires des tribus. Cette année le départ se faisait à Canala, avec une arrivée à Sarraméa. L'équipe doit impérativement être mixte, se composer de trois personnes, et se trouver un nom lié à la santé. Leur slogan était : "le plein de vitamines à Tadine".
Ce sont les montées et surtout les descentes qui font la difficulté de cette épreuve. Les pieds souffrent beaucoup, mais les entorses ou l'épuisement sont les seuls responsables des abandons. L'équipe s'était entraînée, plusieurs samedis de suite, pour assurer le souffle, mais, en plus, un travail des cuisses aurait été nécessaire.
C'est la beauté des paysages et l'esprit bon enfant de ce raid qui en font son succès. Sans oublier l'accueil chaleureux, réservé aux coureurs par les habitants des tribus
Les sandwichs aux spaghettis et la nuit à l'étroit sous les tentes bivouacs resteront un grand souvenir pour nos trois coureurs.

La remise des prix s'est déroulée le jeudi suivant à Nouméa. Les gagnants étaient tirés au sort, car chacun, quelque soit son classement, avait bien mérité. L'équipe MARE SANTE s'était offert sa propre récompense, dès son retour à Nouméa, le dimanche soir : une platée de moules-frites réconfortante pour le moral, à défaut d'être diététiquement adaptée à la situation.
Vendredi 9 Juillet 04, Hôtel Nengoné
UNE TORTUE DANS LE LAGON
Après deux jours d'un vilain temps pluvieux, il faisait divinement beau, ce vendredi, à Maré. La mer était calme et reposée. Aucun vent ne ridait sa surface et un ciel bleu sans nuage s'y reflétait. En remontant du marché, je ramenais une bonne nouvelle : on aurait vu la première baleine. Décidément, la mer était pleine de promesses.
- La mer est belle, si on allait se baigner ce matin ?
- J'ai prévu un entrainement exceptionnel avec les élèves sélectionnés au cross territorial. Ce matin : un groupe avant la récré, l'autre après.
- j'attendrai cet après-midi. (soupirs)
Après le repas :
- Je vais porter des photos à Christian.
- On ne se baigne pas ?
- si, mais on a le temps, il est 2h. Si on part à 2h30, c'est bien ? non ?
- (re soupirs)
C'est finalement à 14h50 que nous enfourchons nos vélos. Nous choisissons d'aller jusqu'à la plage de l'hôtel Nengoné, car le lagon y est très riche en coraux et poissons.
Nous sommes dans l'eau à 15h45, alors que le soleil est déjà bas. Mais dès que l'on met la tête sous l'eau, toute mauvaise humeur est oubliée devant la magie de l'endroit. Flottant comme un ballon dans ma combinaison, je n'ai plus peur de surplomber 2 à 3 mètres d'eau. Nous nageons de concert, en direction du récif. Au bout de quelques instants, nous distinguons, droit devant nous, la carapace ronde d'une grosse tortue de mer. Elle nage tranquillement, ne remuant que les pattes avant, comme des ailes d'oiseau.

Guy essaie de la rattraper pour faire une jolie photo. Il est bien vite repéré par la nageuse qui accélère doucement et disparaît bientôt dans l'épaisseur de l'eau.
Mais c'était notre jour de chance, car accrochée à un gros buisson de coraux, une rascasse volante nous attendait. Peu farouche, car bien protégée par ses piquants venimeux, elle se laissera photographier sous tous les angles.
Lorsque nous sortons de l'eau, il est 16h30, la plage est plongée dans l'ombre et il fait frais. Le temps de nous changer, nous arriverons juste avant la nuit (17h15).
- Si nous étions partis plus tôt, nous n'aurions jamais vu la tortue ! Hein, Marine ?
LES TEXTES DU DEBUT DE L'ANNEE SONT ICI
