les monts du Koghi
A 7h, le lendemain, surprise. Il fait un temps magnifique. Nous découvrons les alentours. On se croirait à
Métabief : il y a 4 ou 5 chalets assez proches, mais décalés à cause de la pente. Un pin (colonaire) se balance
dans l'encadrement de la fenêtre et derrière, nous avons une vue extraordinaire sur Nouméa. Pendant le petit déjeuner
au restaurant, nous remarquons les skis et patins anciens qui ornent la cheminée. Il y a même une affiche de l'époque
vantant l'auberge comme station de sports d'hiver, avec le dessin d'un skieur descendant sur Nouméa.
(alors qu'il n'y a probablement jamais eu de neige en Nouvelle Calédonie).
Nous partons à l'assaut de cette montagne qui nous surplombe, cachant encore un peu le soleil.
C'est de nouveau la surprise, car les arbres qui nous attendent sont immenses et nous sont totalement inconnus.
Il y a des racines et des lianes qui unissent les arbres les uns aux autres. Les chants d'oiseaux ne
sont pas ceux de Maré. On entend un genre de tamtam, ce serait bien le cri d'un oiseau.
Nous sommes dans la forêt tropicale. C'est une continuelle bagare végétale.
Les racines courent et s'emmèlent sur le sol dénudé par l'érosion, laissant supposer que sous la surface, toutes veulent
leur place.
Au dessus du sol, c'est la course vers la lumière. Il y a les gros, les tout-puissants, au tronc droit comme des i,
qui vont au plus court.
ce sont le kaori, le houp, le bois bleu. Ensuite, il y a ceux qui veulent jouer les grands mais n'en ont pas les moyens.
L'arbre du koghi construit
à sa base des contreforts de stabilité. Le banian, lui, cale ses branches avec des béquilles. Enfin, il y a les petits malins, les astucieux,
les profiteurs, qui utilisent les gros comme supports. Ce sont les lianes, lierres, fougères "langue de boeuf", orchidées et certains banians.
L'enchevêtrement des feuillages laisse passer peu de soleil. Il ne fait pas froid, mais l'humidité est partout.
Ici, les fougères se prennent pour des arbres. Elles s'élèvent à près de 30 m. Nous avons l'impression d'être
des fourmis.
Nous passerons 2 jours à sillonner cette forêt. Nous arrêtant tous les 4 pas, relevant la tête toutes les 5 minutes (merci
Monsieur l'ostéopathe). L'appareil photo aura travaillé jusqu'à saturation de ses mémoires.
Dimanche soir nous descendons sur Nouméa pour nous installer à l'hôtel.
