peinture sur le mur des douches peinture sur le mur des douches

BODEIDEI CAMP
Quelque part en Terre d'Arnhem


La grande tente-salle-à-manger-cuisine et, à droite, le bloc des douches

Chez François Giner : un français adopté par les aborigènes.


François Enfants de Weemol

Chargement du 4X4 au départ de Katherine Guy voulait rencontrer des aborigènes pour connaître leur culture. Je refusais d’aller dans des organisations pour touristes où l’on allait nous montrer des danses rituelles et nous faire goûter des chenilles. Je pensais que cela ne nous apporterait rien, car nous ne parlons pas assez bien l'anglais pour avoir une conversation intéressante avec quiconque. Nous nous serions contentés de regarder. Cela devenait alors du voyeurisme.

Guy, poursuivant son idée, a épluché le cahier de l’agence, et a trouvé un séjour de 4 jours organisé par un français, ami d’un groupe d’aborigènes et vivant avec eux, depuis plus de 15 ans, en Terre de Arnhem. Avec un français, on allait pouvoir discuter. Pendant la pause : premières informations sur l'organisation sociale des peuples en terre d'Arnhem

Voilà pourquoi nous étions ce mardi 13 septembre 2005, à Katherine, entrain d’attendre François en compagnie d’autres français. 13h15 : Les présentations faites, François essaie de caser tout le monde et les bagages dans son minibus 4X4. Nous sommes 3 couples de clients plus 3 couples amis de François.

« Nous avons 310 km à faire dont 210 de piste. On en a pour environ 5 heures. Nous allons rouler les vitres ouvertes, parce que la climatisation ne fonctionne pas. On l’a réparée plusieurs fois, mais elle est tout de suite encrassée par la poussière. Quand nous serons sur la piste, si on croise un véhicule, je vous préviendrai pour que vous fermiez les fenêtres. A mi-parcours, on fera une pause et je vous en dirais plus. Ne vous en faites pas, ça va bien se passer. »

Le ton était donné. Chaleureux, attentif, et rassurant, François nous emmenait dans son monde.

les WC : à droite, les dames, à gauche, les messieurs. En fin de journée, Après une heure de route à la lueur des phares, nous voyons enfin apparaître quantité de lumières entre les arbres. Il est 19h25. Pierre nous accueille et nous explique le fonctionnement du camp, tout en nous en faisant faire le tour.

Il nous fait plein de recommandations rassurantes comme :

« Marchez bien sur les chemins dallés, surtout la nuit, pour éviter de mettre le pied sur un reptile.
Mettez vos valises sur la table et fermez-les bien pour éviter que des petites bêtes ne rentrent dedans.
Vous avez des boites plastiques avec couvercle pour ranger vos chaussures la nuit ; on ne sait jamais ...

Mante religieuse ou phasme ? Pour aller aux WC, la nuit il y a une petite lumière. Le bouton est là, à côté du lavabo. Mais méfiez-vous, il y a parfois un serpent qui niche dans le petit arbre ...

La nuit, vous pouvez croiser un gros buffle qui se sent chez lui ici. (Heureusement, comme partout ailleurs, ils sont herbivores). Il y a souvent quelques ânes dans la vallée, et vous entendrez hurler les dingos, mais ils ne s’approchent pas ...

Il y a de gros crapauds un peu partout et surtout dans les douches. Ils ne sont dangereux que pour les reptiles qui les avalent car ils sont toxiques ...
Nous fonctionnons avec un groupe électrogène que nous arrêtons à 22h ».

En plus de tout cela, nous aurons dans notre chambre, la compagnie d'une caravane de fourmis dorées à abdomen vert, d'un lézard dragon, d'une mante religieuse et de plusieurs margouillats. La mante de la photo, se fera dévorée par un margouillat plus gros qu'elle. Nous étions entourés de bêtes féroces !

Chaque couple est logé dans une maison-tente ou tente-maison…on ne sais pas trop. C’est très aéré (heureusement vue la chaleur !). C’est simple tout en étant très joli et confortable. François appelle ça des "chambres entoilées". Le sol est pavé et la toiture est une toile de tente. Tous les murs sont des moustiquaires.
Marine dans notre bungalow Lecture à l'abri de la moustiquaire. Le lit est très surélevé.
La nuit, on voit les arbres qui nous entourent. Le vent soulève le rideau de porte jusqu’à l’horizontal. Des ânes viennent marcher bruyamment dans les feuilles mortes et braire, pour bien se faire reconnaître. Dormir à la belle étoile, cela demande un peu d’adaptation. La première nuit, il me faudra un masque sur les yeux et des boules Quiés.
Au réveil, on est à la fois dans son lit et déjà dehors.

La grande table d'hôtes fresque de la salle à manger
Le dîner est servi dans la grande salle. Une seule et large table occupe tout l’espace. Le grand mur qui fait séparation avec la cuisine est décoré de motifs d’animaux sur fond ocre. Notre hôte préside le repas en bout de table. Ce soir il partira vite, car du travail administratif l’attend dans sa tente, mais les soirs suivants, il répondra à nos questions, partagera nos réflexions sur l'avenir du peuple aborigène et racontera des anecdotes.

Pierre et Nicolas s’activent à la cuisine : ce sera buffle bourguignon, résultat de la chasse de François. Les jours suivants, nous aurons aussi, grillade de buffle, spaghettis à la bolognaise...de buffle. C'est de la bonne viande, saine et sans graisse.
Davina et Anja complètent cette équipe qui œuvre en coulisses.
Nous sommes en fait dans un confortable camp permanent, parfaitement équipé, mais sans luxe. Cela nous convient bien.

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