Les Baobabs
"L'arbre que les Dieux ont planté la tête en bas"
comme le nomment certains aborigènes.
(la grande surprise du voyage)
Nous virent nos premiers baobabs à Kununurra. Devant le Visitor Center, ils étaient peints sous la forme d'un couple tendrement enlacé. Il suffisait de passer sa tête dans les trous aménagés à cet effet, pour réaliser une originale photo souvenir. Occupés par nos soucis de ravitaillement, nous n'en avons pas profité.
Ensuite, nous en avons repéré tout un groupe dans un parc du centre ville. Nous leur avons copieusement tiré le portrait avant de partir. Nous pensions que c'était un arbre exotique, du continent africain transplanté en ville, et bien acclimaté. Nous n'avons rien vu pendant 30 km, et puis tout d'un coup, il y en avait partout.
Se précipitant au bord de la route, sur notre passage, ils nous faisaient des signes de leurs grands bras maigres. Au début, nous nous sommes arrêtés pour faire des photos, puis très vite je me suis mise à prendre les clichés au vol, sans arrêter la voiture. C'était un peu difficile, car les baobabs passaient très vite et même, parfois, sautaient.
Certains semblaient figés en position de danseurs, et d'autres, tendrement enlacés.
C'est à Mornington que nous avons vu les plus beaux. Là, ils se regroupaient le long des cours d'eau.
Ce troisième jour, nous arrivons tard à notre destination : Mornington Wilderness Camp.
Je fais des photos tout en roulant, mais les baobabs sont tellement beaux dans le soleil couchant, que Guy arrête la voiture, plusieurs fois. A chaque redémarrage, nous nous promettons qu'il n'y aura plus d'arrêt. Mais deux minutes plus tard, un autre spécimen, encore plus beau, se présente.
Les 30 derniers kilomètres, nous resterons sourds à leurs appels, nous promettant de faire ces clichés au retour. Ce que nous avons fait.
Comment résister devant des formes tellement variées
Celui-ci est particulièrement intéressant.
Un jeune plant s'est mis en tête de croître entre les racines de l'ancien.
Qui va gagner dans cette lutte sans merci ?
Certains étaient agglutinés, formant de jolis bouquets.
En Australie on dit "Boab". Le nom scientifique de cette espèce endémique à L'Australie, est "Adansonia gibbosa".
Il nous a fallu attendre Derby pour voir les premiers arbres feuillus. Ce sont des feuilles composées.
Pour les fleurs, il faudra nous contenter des livres. Elles sont blanches présentant un gros toupet d'étamines blanches dirigées vers le ciel. Elles dégagent, paraît-il, un délicieux parfum.
Les fruits ont la taille et la forme de grosses pêches duveteuses. Mais ils sont durs comme des noix. A l'intérieur, les amandes sont disposées en quartiers, comme dans une orange.
Des artistes gravent ces coques, après en avoir poncé le duvet.
Le tronc des jeunes arbres est souvent droit et bien lisse.
C'est à Derby que nous avons rencontré les plus vieux.
L'un, bien que creux, semblait encore en vie, si l'on en juge par ses toupets de jeunes feuilles.
Nous sommes allés visiter le monument historique de Derby : son "Boab Prison Tree". D'une circonférence de 14m, ce baobab creux aurait plus de 1 000 ans. A partir de 1883, il aurait servi d'abri nocturne pour les aborigènes rebelles, kidnappés dans la région et en route pour les fermes perlières de la côte. Ils étaient probablement enchaînés les uns aux autres, autour de l'arbre.
C'est, bien sûr à Derby, capitale du baobab, que nous avons réalisé notre "boab sunset" (baobab au coucher du soleil).
En forçant les contrastes, la photo devient un dessin au crayon.
