En croisière sur l'Anadyomène
Monique, qui faisait de la voile sur le lac Saint Point, en même temps que Guy (années 73 - 78), est maintenant propriétaire d’un catamaran (bateau à 2 coques).
Il y a bien longtemps qu’elle a délaissé le lac pour la mer. Avec son bateau, l’Anadyomène, elle a entrepris de faire le tour du monde. Quand elle a accosté à Nouméa en juillet 2005, elle venait de Polynésie en passant par les îles Cook,Tonga et Fidji.
Elle effectue un tour du monde par étape ne naviguant que pendant ses vacances. Le reste du temps elle est médecin. Il faut bien trouver l’argent pour les déplacements en avion, et l’entretien du bateau.
Comment nous a-t-elle retrouvés ? Par la presse.
En 2003, elle avait découpé dans le journal de Franche-Comté, un article annonçant le départ de Guy pour la Nouvelle Calédonie. Sachant qu’elle y ferait escale un jour, elle l’avait gardé. On ne sait jamais !
En juillet dernier elle nous a contacté. Un week-end, Guy est allé à sa rencontre, à Nouméa. Il a fait connaissance avec le bateau et à conduit Monique à l’aéroport pour son retour en métropole.
Rendez-vous en novembre pour une mini croisière à trois, autour de l’île des Pins..
Lundi 7 novembre, elle est de retour en Nouvelle Calédonie.
Nous allons l'accueillir à Tontouta avec ses 30kg de bagages. Il est 22h45
.
A peine réveillée, le lendemain de son arrivée, Monique s’attaque à la remise en route du bateau.
C’est avec un certain dégoût qu’elle plonge dans les eaux troubles du port afin d’inspecter les coques et gratter les hélices des 2 moteurs.
Après 2 vérifications, elle est obligée d’admettre que l’hélice d’un des moteur a disparu.
La capitainerie du port contacte un plongeur professionnel qui promet de venir effectuer une recherche le lendemain
matin.
La soirée se passe en conjectures… Heureusement, tout le monde est fatigué, et le sommeil nous emporte vite.
À 8h15, quand le plongeur arrive, il y a bien longtemps que nous sommes sur le pont.
Ce qui est incroyable, c’est qu’il retrouve l'hélice dans la vase et 10m à droite du bateau : là où nous n’aurions jamais cherché. Cela ne lui a pris que 15 minutes.
Il propose de venir en fin de matinée pour nous aider à la remettre en place.
Jusqu’à 11 h, nous allons la désosser, poncer chacun des éléments, détartrer les vis...
Il faut ensuite la remonter pièce à pièce sous l’eau. Le plongeur et Monique font équipe sous le bateau, Guy et moi en surface. Cela prendra environ 40 minutes de travail.
Vers 15h30, nous partons enfin, laissant nos préoccupations sur le quai .

1 heure plus tard, nous jetons l’ancre devant la très chic plage de la Baie des Citrons à Nouméa.
Ce n’est pas encore le large, mais ce n’est plus le port.

Le capitaine nous réveille à 5h30. Elle veut profiter de la petite brise du matin pour s’offrir un silencieux départ à la voile, tout en douceur. Le vent tombera rapidement et les moteurs prendront le relais.
Hier, nous avons décidé de renoncer à l’île des Pins pour une exploration de la côte sud de la Grande Terre : la baie de Prony. Nos jours de vacances ne sont pas extensibles, et nous sommes déjà jeudi.
Guy s’en est donné à cœur joie pendant les manœuvres, sous les conseils du capitaine.
Il a eu le droit de barrer, très souvent.
Marine s'est chargée de l’approvisionnement et de la confection des repas.
Pendant les manoeuvres elle se réfugiait dans la cabine pour lire.
Les plongées nous ont bien occupés. A Bonne Anse, le récif nous a donné beaucoup de plaisir. Nous y avons trouvé de beaux coraux avec des poissons nouveaux et même un requin à pointes blanches.
Chaque soir nous regardions les photos à l'ordinateur, et Monique participait activement à la détermination des poissons.
Ceux qu'elle voyait en Polynésie ne sont pas tout à fait les mêmes qu'ici. Elle avait le même livre que nous et faisait la course avec Marine pour trouver le nom des nouveaux.

En rentrant de plongée, vendredi matin, nous trouvons une grande quantité de petits calamars bien cachés sous la coque et essayant de ressembler à la chaîne de l'ancre. Ils sont difficiles à photographier, car ils changent de couleur, devenant parfois transparents. En passant, nous contemplons avec satisfaction l'hélice que nous avons bien poncée.
Le problème des WC se pose rapidement. Plus question d'utiliser ceux de la capitainerie du port. Monique, sans complexe, nous montre comment s'y prendre. Au pied du mat, entre la coque et le filet, cachés derrière l'annexe (le petit bateau en caoutchouc).
Le soir, c'est sympa d'y faire un petit pipi, dans le noir, en contemplant les étoiles. Le matin, c'est plus difficile. On a l'impression que tout le monde nous voit : les autres bateaux de la baie, les campeurs sur la plage. La fenêtre de la cuisine restant ouverte, on n'ose pas faire trop de bruit. Comme l'eau est transparente, on assiste au repas des poissons chirurgiens intéressés pas nos offrandes.
Les plaisanteries vont bon train.
Ce vendredi matin, nous avons passé 2 heures dans l'eau. Monique a essayé de pêcher en tenant son fil sous l'eau, un morceau de poisson cru accroché à l'hameçon. Elle peut ainsi choisir le meilleur casse-croûte qu'elle veut manger. Pas de chance : les petits poissons sont capables de mordiller l'appât sans toucher à l'hameçon. Nous nous contenterons de spaghetti à la bolognaise.
L'après-midi après une sieste, nous levons l'ancre pour aller plus au fond de Bonne Anse.
.
Nous prenons l'annexe pour nous rendre à terre. Nous montons jusqu'au phare profiter de la vue panoramique sur la Nouvelle Calédonie : le Sud de la Grande Terre, la passe et le canal de la Havannah, l'île des Pins...etc. On rentre au coucher du soleil.
Quelle grande journée ! On a bien mérité un petit verre de jus de fruit, amélioré, pour certains, d'un centimètre de "Grand Fond Galion", à déguster en attendant que la pizza finisse de cuire !!
Monique et Guy s'activent de bonne heure pour mettre le bateau en route. Il n'y a pas de coraux dans cette partie de la baie, nous allons voir ailleurs. Le guide de Monique nous promet une plongée extraordinaire devant l'ancien bagne de Prony, très au fond de la baie.
En arrivant, l'endroit ne plait pas à Monique car il est trop ouvert au sud est (direction du thermique diurne). De notre côté, nous sommes sceptiques sur la présence des coraux car la plage est de terre ocre. Nous essayons quand même.
Nous trouvons des coraux, mais ceux qui sont proches du rivage sont blancs (malades). L'eau est trouble, nous empêchant de voir à plus de 3m.
En plus, le vent se lève. Rien ne va. Monique trouve 2 nudibranches amoureuses. Ce sont des limaces de mer et elle nous appelle pour des photos.
Le vent de sud est forcit, l'endroit devient franchement malsain dans cette baie. Il faut remonter à bord. C'est alors qu'elle remarque que les autres bateaux sont partis.
Guy ne comprend pas tout de suite et Monique doit sonner la cloche pour le faire réagir.
L'ancre est mal placée, entre deux massifs coralliens. Guy garde sa combinaison pour le cas où il devrait plonger. Marine est embauchée pour la manœuvre, pendant que Monique, à la barre, garde le bateau dans la bonne direction.
Heureusement, l'ancre se décroche facilement et nous pouvons nous échapper rapidement. Au sortir de la baie, nous retrouvons le ciel bleu.
Le repas de midi sera un peu fantaisiste car pris pendant la marche du bateau. Ce dernier est sous pilote automatique, mais Monique, et surtout Guy vont et viennent constamment pour vérifier que tout va bien et faire des photos.
Pour prolonger les vacances, nous ne rentrons pas à Nouméa tout de suite. Nous choisissons de faire escale à l'îlot Bailly, au pied du Mont Dore
Nous utilisons de nouveau l'annexe pour aller à terre. Il est trop tard pour se baigner. Nous grimpons sur un petit pic d'où nous avons une vue extra sur Anadyomène et son environnement.
C'est aussi, pour Guy, l'occasion de faire une dernière série de photos au soleil couchant.

Et puis arrive le dernier jour...

Nous nous levons à 6h. Dès 7h, Monique et Guy s'affairent pour mettre le bateau en route. Marine fait les valises et range notre cabine, puis s’installe à l’avant, sur le pont.
Nouméa s’approche doucement. Guy prend ses dernières leçons de matelotage et rédige le journal de bord.
À 10h30 le bateau se présente dans la baie du Port Moselle. Nous croisons pas mal de
bateaux qui sortent : c’est dimanche. Monique prépare tout à l’avance et donne des instructions à chacun pour l'amarrage.
Le quai nous attend, il est vide. Trois bouées sont disponibles, nous devons attraper celle du milieu.
A 11h c’est terminé. Bravo pour la manoeuvre de prise de corps mort, (celui du milieu...) Monique est fière de ses matelots. Il ne reste plus qu’à ranger quelques cordages.
Nous étions sur une autre planète...il faut revenir sur terre. Poindimié est à 4h30 de voiture.

MERCI MONIQUE POUR CES BELLES VACANCES
Pour en savoir plus sur les voyages de Monique et de son Anadyomène, vous pouvez consulter son site :
www.sail.fr.fm
